Maladie de Refsum

Maladie de Refsum

La maladie de Refsum fait partie du groupe des leucodystrophies et se caractérise sur le plan biochimique par une accumulation d’acide phytanique. La prévalence de la maladie est de 1 cas pour 1 000 000 ; les deux sexes sont atteints.

Atteinte ophtalmologique

Le symptôme le plus précoce de la maladie de Refsum est généralement une diminution progressive de la vision de nuit (ou cécité nocturne). Dans un second temps (souvent après quelques années), la rétinite pigmentaire peut aboutir à un rétrécissement du champ visuel et à la cécité. Un –électrorétinogramme– (ERG) peut contribuer à confirmer le diagnostic ophtalmologique qui est par ailleurs difficile à poser, surtout chez les jeunes enfants.

Perte de l’odorat

La perte de l’odorat se retrouve chez pratiquement tous les patients atteints de la maladie de Refsum lorsqu’ils subissent des tests olfactifs. Polyneuropathie

Les patients atteints d’une maladie de Refsum peuvent présenter une polyneuropathie sensitivo-motrice chronique qui est asymétrique et a un caractère progressif si elle n’est pas (suffisamment) traitée. Cette polyneuropathie n’est pas toujours évidente lorsque le diagnostic de maladie de Refsum est posé, en raison de son évolution par poussées et rémissions. Elle peut provoquer à long terme une atrophie musculaire et donc un déficit moteur non seulement des membres inférieurs mais aussi du tronc. La plupart des patients présentent également des troubles sensoriels.

Surdité

Il s’agit d’une surdité de perception, bilatérale et symétrique, qui porte sur les fréquences aiguës et les fréquences conversationnelles. Cette surdité peut être modérée ou sévère.

Le diagnostic peut être confirmé si nécessaire par des potentiels évoqués auditifs.

Ataxie cérébelleuse

L’ataxie cérébelleuse est généralement considérée comme un des symptômes cliniques majeurs de la maladie de Refsum, en dépit d’une manifestation clinique plus tardive que celles de la rétinite pigmentaire et de la polyneuropathie. Les patients atteints d’ataxie cérébelleuse souffrent notamment de difficultés à la marche.

Ichtyose

L’ichtyose se caractérise par une accumulation de squames donnant à la peau un aspect rêche. Elle n’affecte qu’une minorité des patients atteints de la maladie de Refsum, qui en présentent généralement les premiers signes pendant l’adolescence. Une manifestation pendant la petite enfance est moins commune.

Atteinte cardiaque

Les complications d’une cardiomyopathie, tels que les troubles du rythme ou une insuffisance cardiaque, sont souvent la cause du décès de patients atteints de la maladie de Refsum.

La maladie de Refsum adulte

En 1945, le Pr Refsum décrivait une pathologie qui serait plus tard connue sous le nom de maladie de Refsum.

Cette pathologie combine une cécité nocturne, l’absence d’odorat, une surdité, une mauvaise coordination (ataxie), un engourdissement et une faiblesse des jambes (dues à une “neuropathie périphérique”) et une sécheresse cutanée avec desquamation (ichtyose). Les premiers symptômes apparaissent habituellement au cours de la deuxième décennie de vie, après quoi ils progressent.

Il a été découvert plus tard que cette maladie est due à une anomalie touchant la dégradation (oxydation alpha) de l’acide phytanique, qui a pour conséquence une accumulation de l’acide phytanique (acide gras saturé) dans tous les tissus de l’organisme.

L’acide phytanique est dérivé du phytol, qui est présent dans les légumes verts, le plancton et les animaux qui consomment (et peuvent digérer) les aliments suivants : la viande de bovins et d’autres animaux ruminants, de nombreux produits laitiers, ou du poisson. Il a été découvert en 1988 que la consommation de légumes verts est sans risque (puisque les humains, à la différence des ruminants, ne digèrent pas la chlorophylle qui contient le phytol).

Le traitement de la maladie de Refsum consiste donc principalement à respecter un régime alimentaire pauvre en acide phytanique, puisque la totalité de l’acide phytanique est d’origine exogène (c’est-à-dire qu’il provient de ce que nous mangeons). Si les taux d’acide phytanique baissent, la maladie se stabilise (au moins les symptômes d’ichtyose, d’ataxie et de neuropathie).

Il est aussi important, pour les patients qui souffrent de la maladie de Refsum, de ne pas perdre de poids rapidement, car une perte de poids peut libérer de grandes quantités d’acide phytanique provenant des réserves de graisse présentes dans le corps. Toute perte de poids doit donc être progressive.

L’exploration de l’induction d’une autre voie de dégradation de l’acide phytanique (l’oméga-oxydation) est en cours et devrait permettre de développer de nouveaux traitements.